2020 Sculptures, présentation

Publié le par Nathalie-Noëlle Rimlinger

Les dimensions des oeuvres sont précisées au bas de cet article.

Les oeuvres présentées constituent ma production 2020. Elles ne comprennent pas, pour le moment, les sculptures qui entrent dans les films en préparation.

Pour voir mon travail antérieur à cette année, merci de vous rendre ici.

 

Sculptures 2020

 

Le syndrome de Geppetto

 

A quatre ans, j'étais amoureuse de Pinocchio. J’imaginais qu’il habitait une cahute en pierre sur les bords de la Marne, à l’angle d'une passerelle aérienne. C’est sur ce parcours qui naissait, pour moi, au pont de Créteil pour rejoindre Joinville en longeant la rivière, qu’a pris corps le fantasme tenace d'insuffler la vie. Giacometti a écrit qu’il se réduisait à la taille de ses sculptures (celles qui tenaient dans une boîte d’allumettes). Moi aussi. Un sujet minuscule est un univers géant. Il suffit de rapetisser pour le percevoir dans son énormité.

 

Mes jouets favoris étaient donc petits. C’était excitant, voyez, d’inventer les détails invisibles de figurines simplifiées. Puis la pâte à modeler m'a fourni l’occasion d’entraînements aux arts dramatiques, avec les personnages que j'inventais. Plus tard, ma mère a hébergé des marionnettes d’un théâtre de Budapest et j’ai eu le privilège d’en abriter un specimen dans ma chambre. Coup de foudre. Mais là, je tenais le sujet en chair et en os, si je puis dire.

 

Quand la terre, l’argile, m’est arrivée entre les mains, J'ai plongé. Elle, s’est très vite livrée à moi… La sculpture a toujours été mon récif, mon retour ; la terre : mon amie. Il y a une réciprocité.

 

Si je travaille dans un hôpital de jour auprès d’enfants manifestant des troubles du comportement, nous pouvons dire, qu’avec la terre, eux et moi sommes à égalité. C’est tellement de vie qu’on dépose là-dedans.

 

Des sculptures, j’en ai fait plein… De toutes sortes. Mes créations ont connu des périodes figuratives, abstraites. Expressionnistes avec ou sans écarts chamaniques... J’ai travaillé la pierre, le plâtre ­pour des pièces monumentales… La terre, pour moi, c’est pratique. C’est comme ça. Le travail de la pierre, par exemple, me fait mal aux tympans. Frapper, c’est pas mon truc. Le plâtre, c’est dur et passionnant ; mais il faut un local consacré car là, c’est salissant. Le plâtre, j’ai vraiment pu le travailler avec le sculpteur Ahad Hosseini, à Cachant…

 

Mille expériences avec les gens et la sculpture. Je m’y suis vraiment mise à vingt et quelques. Professionnellement, je veux dire. Un accident, à cause d’un rêve. Vous savez comment sont les jeunes : à cette époque, j’avais oublié la sculpture (j'avais d’autres chats à fouetter). Puis un jour, j’ai visité une exposition et là, j’ai vu une sculpture vraiment envoûtante. Etait-ce au Grand Palais ? Possible… Un salon d’art. De visiteurs, aucun. Le hall vide. Pas de gardien. Cette sculpture, je l’ai caressée et pour mieux la voir, je l’ai soulevée. Elle était lourde, mais pas tant que ça… Alors une idée terrible s’empare de moi. Si je n'ai pas d'argent, je ne m’imagine de toute façon pas l’acheter. Elle est déjà à moi. L’emmener tout simplement… Une fulgurance… Il a fallu quelques minutes… J’avais  quitté le Salon et j’échafaudais un plan pour le lendemain. Le soir venu, je m’endors convaincue de mon passage à l’acte. Puis la nuit. Crac. Je me réveille. Je suis un homme, je suis sculpteur. Je traverse le hall et que vois-je ? La stèle désertée. Le vide que je ressens est dément. (Le Ravissement de Lol V. Stein n'est pas plus explosif)... J’ai été cet homme. J’ai vu son costume, son visage, tout… J’ai absolument éprouvé ce qu’il ressentait. Je suis en sueur, atterrée.

 

Le lendemain donc, j’achetais dix kilos de terre. Quelques temps plus tard, j’exposais.

 

Je vous ai raconté tout ça pour que vous montrer des chemins qui peuvent conduire à l'art. Les sculpteurs sont crédules, archaïques et braves… Le fait de se colleter à la matière, à la poussière , je crois,­ les rend humbles, souterrains. 

 

Pour finir cette présentation consciencieuse, je reviens sur la fin de la rubrique « 2020 Peintures » où je disais que mes sculptures passaient actuellement un casting pour des projets de films. C'est fait. En attendant les tournages (qui prennent du temps, d’autant qu’ils sont musicaux et que la musique est en train de se faire ; surtout que­ mes sculptures ne parlent pas, elles chantent…), j’ai décidé de mettre en ligne celles qui resteront sculptures, ce qui ne les empêchent pas d’exister.

 

Une précision, vedettes ou pas d'un tournage, je me fais toujours un plaisir de vendre mes œuvres. Sauf par la poste : elles adorent voyager. Pour Paris et la région parisienne, je livre. Si vous êtes intéressé/e/s par une visite,une question, n’hésitez pas me contacter via ce site… 

Les galéristes sont aussi bienvenus.

Merci  de votre attention.

                                                                                            Nathalie-Noëlle Rimlinger

 

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