Art-thérapie

Publié par Nathalie-Noëlle Rimlinger

Je travaille depuis une vingtaine d'années dans un hôpital de jour dépendant de Sainte-Anne, auprès d'enfants autistes et/ou ayant des troubles du comportement.

J'ai animé plusieurs stage en IME et classe SEGPA, avec sous contrats des monuments historiques.

J'ai aussi été professeur de sculpture et de peinture dans de nombreux ateliers privés, associatifs ou publics (établissements scolaires).

Pour vous aider à vous faire une idée de ma pratique en art-thérapie, je vais exposer ci-après quelques-uns de mes principes tirés de mon expérienc et que je mets en oeuvres, mais n'hésitez pas à me demander des informations.

J'ai quelques fois reçu des stagiaires à l'hôpital de jour. Il s'agissait d'étudiants en art-thérapie, en médecine, en psychologie ou des infirmières stagiaires qui souhaitaient se familiariser avec l'art. J'ai eu la chance de pouvoir travailler en duo avec une psychologue auprès d'enfants.

Ma position est différente, puisque déjà artiste (beaux arts, pratique, et enseignement) j'ai été "aspirée" par la psychologie.

J'ai moi-même effectué une analyse d'une vingtaine d'année auprès de Philippe Beucké, lacanien.

J'ai aussi rencontré la "Psychomagie" avec Alexandro Jodorowsky, avec lequel j'ai suivi un parcours qui m'a ouverte à des voies intuitives en relation avec la sensibilité artistique et le monde sensible. La création, le symbolique...

La pratique d'un art en art-thérapie :

Les étudiants stagiaires que j'ai reçus n'avaient pas une pratique artistique particulière, dans aucun domaine. Les écoles de formation en art-thérapie en faisaient des "touche à tout", comme si l'art n'était pas en lui-même le socle de leur futur profession. Ceci m'a semblé terriblement étrange car un art, en lui-même, recèle tout qu'il faut pour être thérapeutique. Encore faut-il en pénétrer les secrets. Rencontrer les secrets d'un art prend du temps de pratique. Il n'y a qu'en faisant l'expérience de l'art (en le vivant) qu'on l'apprend. L'esprit, le corps, le psychisme se transforment en profondeur avec la pratique, l'exercice d'un art. Le savoir est d'un autre ordre...

Ainsi chaque domaine artistique occure des transformations spécifiques dans la mesure où les "sens" appelés à travailler diffèrent... avec chacun leurs circuits cérébraux et des oragnes plutôt que d'autres... des expériences, des sensations plutôt que d'autres, mettant en corrélation les personnes et des matériaux, des espaces, des ressentis différents.

Un bon professeur connaît les étapes de la découverte d'un art pour les avoir lui-même vécues. Il pourra donc anticiper les découvertes ou les problématiques que toute personnes va rencontrer. Il pourra de cette manière organiser ses séances selon les personnes qu'il guide, leurs besoins, leurs appréhensions.

Cadrer, contenir, rassurer

Le cadre est matériellement donné par la planche sur laquelle on travaille.

La terre est un "lieu" en tant que masse de matière dans laquelle nous déposons une énergie, une émotion.

Le geste

La main, le toucher, le modelage, le massage.

La réciprocité. Aider la terre, l'apprivoiser, apprendre à la sentir.

Sentir et ressentir. Le toucher. L'émotion. Caresser la terre, caresser l'émotion, la reconnaître.

L'attention à la terre - Une parole à la terre, une parole dans la terre

Elaborer, soigner, réparer

Soigner la terre, c'est se soigner

La séparation

Les processus techniques sont là pour rassurer, jouer avec le lâcher-revenir.

Evider la terre. Fabriquer de la colle à partir de la même terre. Creuser, faire le vide, assembler.

La nécessité de frontières entre le dedans, le dehors.

Manier la fragilité. Apprendre à ne pas en avoir peur.

Le temps de travail et la séparation d'avec le travail, le temps de la séance échu. Retrouver le travail, le poursuivre. L'achèvement. Terminer, quitter l'oeuvre. L'indépendance de l'oeuvre.

Se séparer. Passer à autre chose.

Pour exemple :

Evider son modelage - Cours de sculpture

https://www.youtube.com/watch?v=NZ7SD3mIkYo&list=UULFQOYI06jkTqVTK3AqkNozmw&index=31